Pierre n'aime pas perdre; aussi il ne joue plus aux échecs avec son fils. Autrefois il lui en a appris les règles et lui a enseigné quelques coups gagnants, mais depuis longtemps déjà son élève a grandi et surpassé le maître.
Alors pendant les vacances, c'est avec son petit fils de 8 ans que Pierre joue aux échecs, il lui montre le pas en avant du pion, le saut du cheval, la trajectoire du fou, les attaques de la reine… Et quand ils font une partie, Pierre, grand seigneur, laisse toujours son petit fils gagner.
Mais comment réagira-t-il dans quelque temps, quand l'élève le gagnera? Pierre a pris de bonnes résolutions : maintenant s'il est le moins fort, il acceptera la défaite; il sait bien que la convivialité est plus importante que le résultat de la partie.
"Papy, après les échecs, veux-tu faire un jeu électronique avec moi ?"
Pierre doit-il prétendre une crise d'arthrose dans les doigts pour décliner l'invite ? Ou pire encore proposer une dictée ?
Au loin une cloche sonne trois fois.
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